LES CHAMPIS(sur la musique de la chanson de Pierre Perret « Le Zizi »)
Afin d’assouvir notre passion
O gué, ô gué
Nous partons toujours en excursion
O gué, ô gué
Dans la main un bon canif
Et la loupe en pendentif
Nous somm-es souvent bottés
Et parfois bien crottés
Le Marcel Bon et le Courtecui-isse
Au fond du panier d’office on gli-isse
Munis d’un solid-e piqu-e-niqu’
O gué, ô gué
D’un appareil photo numériqu’
O gué, ô gué
Nous explorons les fourrés
Les yeux tout écarquillés
Pour trouver la rareté qui va émerveiller
On cherche on fouill’ et on trifou-ouille
On fouine on gratt’ et on farfou-ouille
Refrain
Tout tout tout
Nous saurons tout sur les champis
Le vrai, le faux
Le tout nouveau
Le jamais vu
Le toujours tu
Le contesté
Le reclassé
Le déjà su
Le moins connu
Tout tout tout tout
Nous saurons tout sur les champis
Des champis y’en a d’ toutes les couleurs
O gué, ô gué
Pour nous mettre un arc-en-ciel dans l’ cœur
O gué, ô gué
Ils ont parfois des odeurs
Qui nous font blêmir d’horreur
Et celui qui pue le plus
Est le fameux phallus
D’autres véritablement embau-aument
Ou dégag-ent d’étonnants arô-ômes
Y’a un clitocybe qui sent l’anis
O gué, ô gué
Pour nous rappeler l’heure du pastis
O gué, ô gué
Certains fleur-ent la farine
Un autr-e la mandarine
Il y a une odeur aillée
Et même de poulailler
Un’ russul’ qui sent l’amande amè-ère
Et un’ amanite la pomme de te-erre
Refrain
Les champis ont au moins trente-six formes
O gué, ô gué
Faut qu’aux planches des guides ils se conforment
O gué, ô gué
En plain-e ou en montagne
Le p’tit bouchon de champagne
Des cèp’ appréciés déjà par Charlemagn’
La grand-e lépiote et son ombre-elle
Qui protèg-e son pied blanc sous e-elle
Le beau sparassis et la clavair’
O gué, ô gué
Qu(i) auraient pu décorer l’ fond de la mer
O gué, ô gué
La morille à alvéoles
Où les cloport’ batifolent
L’oreille de Judas élastique
Toujours asymétrique
Et puis des énorm-es polypo-ores
Dont certains imbriqu’ leurs carpopho-ores
Refrain
Les champis ont des noms compliqués
O gué, ô gué
Pour les retenir faut s’appliquer
O gué, ô gué
Mêm-e pour les plus malins
C’est à y perdr’ son latin
On n’a pas la science infuse
Parfois une bêtise fuse
Tous les reconnaître est illusoi-are
Faut avoir essayé pour le croi-are
Refrain
Yolande Mertens
Les e muets soulignés sont à prononcer.
Les e qu’on ne doit pas prononcer sont remplacés par une ’.
Les fins de phrases qu’il faut étirer en longueur sont indiquées.